Les acheteurs immobiliers en attente des baisses de taux de la Banque du Canada
C’est le secret économique le moins bien gardé du Canada. Des dizaines de milliers d’acheteurs potentiels hésitent à acheter, attendant que la Banque du Canada baisse les taux d’intérêt.
Un sondage de la BMO réalisé par Ipsos révèle que 72 % des Canadiens n’achèteront pas tant que les taux n’auront pas baissé. Les acheteurs sont réticents pour deux raisons principales : l’inaccessibilité record des logements et le test de résistance hypothécaire. Ce test oblige les emprunteurs à prouver qu'ils peuvent gérer des paiements à des taux supérieurs de 200 points de base ou plus au taux contractuel.
Des taux hypothécaires plus bas aident en réduisant les paiements et en augmentant le pouvoir d’achat. Chaque baisse de pourcentage des taux augmente le pouvoir d’achat de plus de 8 %, ajoutant plus de 50 000 $ au budget d'achat maximum basé sur le prix moyen des maisons au Canada.
De plus, les acheteurs doivent être convaincus qu'il est sûr de retourner sur le marché, surtout avec les préoccupations d'une récession potentielle et des défauts de paiement hypothécaires plus élevés. Les investisseurs craignent également d’acheter à un prix plus élevé si l’inflation augmente, l’immigration ralentit et l’offre de logements locatifs augmente.
Les efforts de construction de logements du gouvernement sont lents, les données de la SCHL montrant que seulement la moitié des logements nécessaires sont construits pour répondre à la demande à long terme. Malgré cela, les revenus hebdomadaires moyens ont augmenté de 4,4 % par an depuis la pandémie, offrant un certain soulagement financier.
Certains acheteurs agissent maintenant, pensant que les conditions sont favorables. Bien que l'inventaire national soit en hausse, les prix moyens des maisons ont augmenté pendant cinq mois consécutifs, indiquant un marché fort.
Prévoir les prix des maisons est difficile, mais certaines tendances sont claires : la croissance des ménages grâce à l'immigration, l’inflation de base en baisse et les revenus en hausse soutiendront probablement des prix plus élevés. Cependant, l’augmentation des défauts de paiement et du chômage pose des risques. En fin de compte, le déséquilibre entre l'offre et la demande au Canada et les baisses de taux potentielles pourraient maintenir le marché immobilier robuste.