L'autonomie monétaire du Canada face aux taux américains, selon Tiff Macklem
Le gouverneur de la Banque du Canada, Tiff Macklem, a récemment clarifié la position du Canada en matière de politique monétaire lors d'un témoignage devant le comité des finances de la Chambre des communes. Selon lui, bien que les taux d'intérêt canadiens n'aient pas besoin de suivre rigoureusement ceux des États-Unis ou du reste du monde, il existe des limites à l'écart que le Canada peut maintenir sans conséquences économiques.
Actuellement, le taux directeur de la Banque du Canada est fixé à 5,00 %, légèrement en dessous de la fourchette cible de la Réserve fédérale américaine qui se situe entre 5,25 et 5,50 %. Cette différence, bien que faible, est significative, car une divergence trop marquée pourrait entraîner une dépréciation du dollar canadien, rendant les importations américaines plus coûteuses et perturbant l'équilibre du commerce extérieur.
Les économistes, y compris Douglas Porter de BMO, soulignent que des écarts importants pourraient provoquer des réactions exagérées sur les marchés des changes, dévaluant davantage le dollar canadien. Ce phénomène pourrait induire une volatilité que le gouvernement préférerait éviter, notamment dans un contexte où l'économie canadienne montre des signes de progrès dans la lutte contre l'inflation, avec un taux annuel récent à 2,9 %.
Alors que les perspectives économiques américaines continuent de résister, la Fed a maintenu ses taux, indiquant une approche prudente jusqu'à ce que l'inflation atteigne fermement l'objectif de 2 %. En revanche, la Banque du Canada envisage une baisse des taux dès cet été, anticipant un maintien des tendances positives de l'inflation.
La marge de manœuvre dont dispose la Banque du Canada pourrait lui permettre de baisser les taux avant la Fed, selon M. Porter. Toutefois, il avertit que le Canada pourrait n'avoir que la capacité de réaliser une ou deux baisses de taux sans provoquer de tensions excessives sur le dollar canadien.
Dans un contexte de vigilance et d'adaptation, la Banque du Canada semble prête à naviguer dans ces eaux délicates, tout en prenant en compte les réactions du marché et les mouvements de son homologue américain. La prochaine réduction des taux pourrait donc se jouer sur le fil, avec une attention particulière portée aux impacts potentiels sur la devise nationale et l'économie globale.