Impact des taux d'intérêt sur les locataires vs. propriétaires selon la Banque du Canada
La récente montée des taux d'intérêt a suscité des inquiétudes généralisées, surtout pour ceux ayant des prêts hypothécaires. Cependant, un rapport de la Banque du Canada révèle que ce sont les ménages sans prêt hypothécaire qui subissent le plus de pression financière.
Une disparité croissante
Le Gouverneur de la Banque du Canada, Tiff Macklem, a partagé ces observations lors de son passage devant le Comité permanent des finances. Il explique que cette tendance s'explique non seulement par la hausse des loyers mais aussi par l'augmentation des taux d'intérêt sur les prêts à la consommation et les prêts automobiles, combinée à la hausse du coût de l'alimentation.
Les locataires, qui ont souvent des revenus inférieurs à ceux des propriétaires, voient leur capacité à gérer les dépenses courantes de plus en plus compromise, entraînant une augmentation des défauts de paiement sur les cartes de crédit et les prêts automobiles, revenant à des niveaux pré-pandémiques.
Stabilité des prêts hypothécaires
En comparaison, la moitié des détenteurs de prêts hypothécaires ayant déjà renouvelé leur prêt à des taux plus élevés montrent un taux de défaut très bas (0,5 %). Cependant, M. Macklem prévient que le taux de défaut pourrait augmenter à mesure que d'autres renouvellements sont attendus dans les prochaines années avec des taux potentiellement plus élevés.
Il souligne l'adaptabilité des ménages qui, malgré les taux d'intérêt élevés, ont ajusté leur consommation pour continuer à payer leurs obligations. Cette résilience contribue à la stabilité financière actuelle, bien que les prévisions à long terme restent incertaines.
Prévisions et risques futurs
Le rapport reste optimiste quant à la capacité des ménages à s'adapter, notant une amélioration de l'emploi et une augmentation des salaires. Cependant, le spectre d'une hausse des taux de défaut demeure, particulièrement avec le potentiel de ralentissement économique et la hausse du chômage qui pourrait intensifier les difficultés pour les ménages avec ou sans prêts hypothécaires.
M. Macklem met en garde contre une baisse trop rapide des taux d'intérêt, insistant sur une approche graduelle pour éviter d'aggraver les tensions sur le dollar canadien et la stabilité financière globale.